La France Insoumise se déchire depuis l’annonce ce vendredi, par voie de presse, de l’accession prochaine de Manuel Bompard à la fonction de coordinateur du parti. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon devrait être désigné comme successeur d’Adrien Quatennens, qui avait dû se mettre en retrait de ses fonctions à cause de violences contre sa femme. L’élu a été condamné à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal de Lille, ce mardi 13 décembre.
Comme le relève BFMTV, l’Assemblée du parti s’est bien tenue samedi 10 décembre, mais l’affaire était entendue : la décision de nommer Manuel Bompard à la tête de LFI était déjà prise par le noyau dur des décideurs Insoumis. À noter que, contrairement aux autres partis, LFI désigne ses cadres par “consensus”. Une partie des membres actuels de la direction du parti n’ont pas été associés à cette décision, à l’image de Clémentine Autain, de François Ruffin ou d’Alexis Corbière. Ils ne sont d’ailleurs pas admis dans la nouvelle direction du parti. Tout au plus sont-ils retoqués dans un nouveau Conseil Politique, dont le rôle est uniquement consultatif.
À Libération, Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis, fait part de son mécontentement : « Après trois mois de travail à huis clos, et malgré des avancées, je constate que le repli et le verrouillage ont été assumés de façon brutale. Les militants n’ont pas eu voix au chapitre, alors qu’ils devraient être les acteurs principaux du mouvement », explique-t-elle. Et Raquel Garrido, elle aussi évincée, de renchérir, au micro de BFMTV : «On est à la limite de l’autoproclamation. C’est grotesque. Le resserrement du mouvement nous fragilise et crée du dégoût en politique ».
Sur son blog ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon a demandé à ses troupes de « ne pas se sentir obligé » de « dénigrer les autres ou de rendre la vie commune impossible par des confidences de presse ». Manuel Bompard a taclé ses coreligionnaires mécontents, affirmant sur France Inter que leur contestation est «un problème de riche ».
Loin du tumulte, EELV élit une secrétaire générale défavorable à la Nupes
La cloche sonne différemment du côté des Verts : Marine Tondelier, conseillère municipale de l’opposition à la mairie d’Hénin-Beaumont (Hauts-de-France), emporte avec l’assentiment de 90,8% des 5625 votants la place de secrétaire générale de EELV. À 36 ans, la militante écologiste est une modérée, comparativement à Sandrine Rousseau. Avec Marine Tondelier, EELV devrait rester intégrée à l’alliance de la Nupes. Elle explique ce choix «parce que les combats que nous avons à mener, ensemble, tout de suite, sont nombreux, à commencer par les retraites ». Comme la relève RTL, elle indique cependant vouloir développer un « grand mouvement de l’écologie politique », loin des affres de la France Insoumise. L’avenir de la Nupes est plus sombre que jamais.