La France sortie militairement du Tchad et du Sénégal

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Jeudi 29 novembre, le Tchad a annoncé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, qu’il rompait ses accords de coopération de Défense avec la France. Cette annonce est survenue quelques heures à peine après la visite de son homologue Français Jean-Noël Barrot qui a eu un entretien avec le président tchadien Mahamat Idriss Déby, fils et successeur d’Idriss Déby qui a dirigé le pays de 1990 à 2021. La principale implantation française au Tchad a longtemps été la base aérienne 172 Fort-Lamy à N’Djaména. Un groupement tactique interarmes (GTIA) d’un millier de militaires français était encore présent au Tchad, après le retrait des troupes françaises du Niger voisin.

De son côté, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, appelle à un « partenariat rénové » avec la France, indiquant que Paris allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, la présence française étant devenu, selon lui, incompatible avec la souveraineté de son pays. La France disposait jusqu’à aujourd’hui de 350 hommes au Sénégal. Les éléments français au Sénégal ont participé eux opérations aux opérations Serval (2013-2014) au Mali et Barkhane (2014-2022) au Sahel. La base aérienne 160 située à Dakar est fermée depuis 2011. Jean-Noël Barrot est attendu dimanche au Sénégal pour le 80 e anniversaire des évènements de Thiaroye qui se sont soldés par la mort de 35 tirailleurs africains sous les balles françaises.

Un scénario déjà vu au Mali, au Burkina Faso, au Niger…

Rappelons que la France a déjà été évincée du Mali au début de l’année 2022, après l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner dans le pays, du Burkina Faso en févier 2023, du Niger après un putsch militaire en juillet 2023. Le second quinquennat d’Emmanuel Macron aura donc signifié le recul très net de la France en Afrique dans ses anciennes colonies. Reste néanmoins la base de Djibouti et des éléments au Gabon et en Côte d’Ivoire, autrement dit les derniers confettis de ce qui fut l’Empire colonial français puis la Françafrique.

Envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique, l’ancien ministre centriste Jean-Marie Bockel a rendu un prérapport classifié au mois d’octobre concernant la réduction des troupes françaises en Afrique et doit rendre ses conclusions définitives au mois de février 2025.

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