AccueilGéopolitiqueLa prise de fonction du nouveau gouvernement sortira-t-elle l’Irak de l’impasse ?

La prise de fonction du nouveau gouvernement sortira-t-elle l’Irak de l’impasse ?

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L’élection du président irakien Abdel Latif Rachid le 13 octobre dernier et la désignation par ce dernier de Mohamed Chia al-Soudani comme Premier ministre porte l’espoir d’un déblocage des institutions irakiennes. Jeudi 27 octobre, le Parlement a accordé sa confiance au nouveau gouvernement et à ses 21 ministres, lors d’un vote à main levée qui s’est déroulé loin de la presse. Une Assemblée largement dominée par les membres du Cadre de Coordination, qui rassemble les factions chiites pro-iraniennes d’Irak.
 
« Notre équipe ministérielle va endosser sa responsabilité en ce moment critique où le monde est témoin d’énormes changements et conflits », a tenu à rassurer le chef du gouvernement lors du discours qui précédait le vote. On dénombre 12 ministres chiites issus du Cadre de coordination, six sunnites, deux kurdes et une chrétienne, comme le prévoit la constitution irakienne. Cette constitution fonctionne selon le système du mouhassassa, qui répartit les postes politiques et les emplois publics en fonction de quotas ethniques et confessionnels. Mohamed Chia al-Soudani annonce « ne pas vouloir adopter la politique des axes ». Il promet de lutter contre la corruption et d’améliorer les services de l’État, mais la tâche est immense.
 
Moqtada el Sadr refuse les mains tendues
 
Peu de temps après la nomination de Mohamed Chia al-Soudani au poste de Premier ministre, l’influent leader chiite anti-ingérences Moqtada el Sadr a fait savoir qu’il refusait de participer au prochain gouvernement. « Nous affirmons notre refus catégorique de participer (…) à une équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre désigné actuel », a fait savoir son entourage dans un communiqué paru samedi 15 octobre. Pourtant, le gouvernement a multiplié les mains tendues aux sadristes, non seulement en leur proposant des places dans ses ministères, mais aussi en promettant « d’organiser des élections anticipées dans un délai d’un an », conformément aux exigences de son opposant.  À noter que, pour certains experts, le pari d’une énième élection risque de se heurter à la désaffection du peuple pour le jeu électoral. 
 
Pourquoi Moqtada el Sadr refuse-t-il aussi catégoriquement cette main tendue, renouvelée lors du vote de confiance du Parlement ? « Notre gouvernement repose sur le principe d’un partenariat national avec le peuple et d’une ouverture à toutes les forces politiques participants, ou non, au gouvernement », avait expliqué le Premier ministre lors du discours préliminaire. Entre autres parce que Mohamed Chia al-Soudani est l’héritier d’un précédent chef du gouvernement, Nouri al-Maliki, ennemi historique de Moqtada el Sadr. Mais également parce que Moqtada el Sadr entend jouer sa partition seul, comme il l’a prouvé en retirant brusquement ses 73 députés de la précédente législature. 
 
Dans une arène politique unanimement reconnue comme clientéliste et corrompue, il est difficile de voir émerger l’espoir d’une sortie de crise.

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