La ville de Kherson, capital administrative de l’oblast de Kherson dans le sud de l’Ukraine, sera-t-elle le théâtre d’un combat de haute intensité ? Alors qu’au sol, les soldats ukrainiens se préparent à une séquence difficile, leur artillerie a ciblé et touché les infrastructures stratégiques d’acheminement de l’eau et de l’électricité. « Trois pylônes en béton portant des lignes à haute tension ont été endommagés sur l’axe Berislav-Kakhovka », décrivent les autorités russes occupant Kherson dans un message diffusé sur Telegram. « Actuellement, il n’y a ni électricité ni eau dans la ville et dans certains districts de la région », apprend-on également.
Le même jour, à 60 km kilomètres au Nord-Est de la ville, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, occupé par les Russes, a aussi reçu des tirs. Selon les services d’urgence russes, relayés par France 24, « six missiles Himars ont été lancés. Les unités de défense antiaérienne [en] ont abattu cinq, dont un a touché l’écluse du barrage de Kakhovka, qui a été endommagé ». Il reste à établir que les missiles Himars, fournis par les Américains aux Ukrainiens visaient effectivement le barrage, car comme l’expliquait le président Volodymyr Zelensky mi-octobre, « plus de 80 localités, dont Kherson, se retrouveront dans la zone d’inondation rapide ». Les deux belligérants se renvoient la responsabilité de la sauvegarde de ce barrage vital, Kiev accusant Moscou d’avoir « miné le barrage ». « Des mensonges », selon les autorités russes. Ce barrage permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée.
Kiev se prépare à des coupures d’énergie
Une menace semblable pèse sur Kiev, où le maire, Vitali Klitschko, s’est adressé à la télévision à ses administrés, leur demandant de « prendre leurs dispositions » en cas de coupures généralisées d’électricité et d’eau. « Nous faisons tout pour empêcher que cela se produise, mais nos ennemis font tout pour que la capitale reste sans chauffage, sans électricité et sans eau », a-t-il indiqué.
Redoutant des pannes généralisées et la panique de ses 3 millions d’habitants, les autorités de Kiev n’écartent pas l’hypothèse d’une évacuation généralisée. Un black-out affecterait non seulement le réseau électrique, mais aussi l’accès à l’eau et le fonctionnement des égouts. La protection du système électrique est donc une priorité, qui implique des restrictions préventives et l’établissement de procédures d’urgences de coupure du réseau.