Un homme a été interpellé par la police à la suite de la fusillade et a déclaré avoir agi seul : « Imran Khan trompait les gens et je ne pouvais pas le tolérer, alors j’ai essayé de le tuer ». Le chef du gouvernement du Pendjab a quant à lui affirmé que deux tireurs étaient impliqués. Réagissant à cette attaque, Imran Khan a énoncé une liste de trois suspects : l’actuel premier ministre Shehbaz Sharif, le ministre de l’Intérieur Rana Sanaullah et le chef des services secrets Inter-Services Intelligence. Le président du Pakistan, Arif Alvi a dénoncé sur Twitter une « odieuse tentative d’assassinat ».
L’ancien premier ministre avait été chassé du pouvoir en avril suite à motion de défiance votée à son encontre à l’Assemblée. La forte inflation, le creusement de la dette ainsi que l’éloignement de l’Occident et les liens renforcés avec la Chine avaient conduit à discréditer le premier ministre. Suite à son éviction au profit de la Ligue musulmane du Pakistan, Imran Khan a bénéficié d’un regain de popularité. En cause, la lassitude de la population à voir se succéder les deux partis traditionnels depuis des années et l’aggravation de la crise économique.
La marche vers Islamabad a aussi été galvanisée par le meurtre du journaliste Arshad Sharif, le 24 octobre. Ce dernier, proche de l’ancien premier ministre et très populaire dans le pays, avait été assassiné à Nairobi au Kenya, dans des circonstances obscures, ce qui avait conduit le camp d’Imran Khan à soupçonner l’armée du Pakistan. Des milliers de personnes s’étaient réunies à ses funérailles à Islamabad le 27 octobre.
Ce nouveau drame pourrait accroître l’instabilité de l’État, dans un pays où aucun premier ministre n’est jamais au bout de son mandat depuis l’indépendance en 1947.