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Le Conseil d’État menace la chaîne CNews : une provocation qui passe mal

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Quelle idée a donc eu le Conseil d’État, juridiction administrative saisi du dossier par l’association Reporters sans frontières (RSF), de demander le 13 février à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Arcom) de contrôler l’orientation politique des chroniqueurs et commentateurs de l’actualité à l’antenne de CNews au nom du respect du pluralisme sur cette chaîne d’information en continu ? S’il est normal qu’un média respecte les obligations d’équilibre des forces politiques en contingentant les élus et militants, la chose paraît beaucoup moins fondée dès lors qu’il s’agit de journalistes et de chroniqueurs sans attache partisane. Le Conseil d’État voudrait démontrer qu’il est devenu une juridiction politiquement orientée, il ne s’y prendrait pas autrement.

Fondée en 1985, notamment par l’actuel maire de Béziers, Robert Ménard, l’association Reporters sans frontières avait pour but originel de sensibiliser l’opinion publique sur la situation des pays du tiers monde touchés par des tragédies. Son secrétaire général depuis 2012 n’est autre que Christophe Deloire, 52 ans, journaliste au Point de 1998 à 2007, qui a initié en 2021 Le système B, un documentaire à charge visant le groupe Bolloré, notamment propriétaire de CNews. 

Quid de France Inter ?

Considéré comme proche d’Emmanuel Macron, Christophe Deloire s’est vu chargé l’an dernier par le pouvoir de l’organisation des « États généraux de l’information », notamment initiés en réaction au rachat du JDD par le groupe de Vincent Bolloré. De là à voir la main de l’Élysée derrière les poursuites contre CNews, chaîne dont la diffusion est en pleine ascension, il n’y a qu’un pas. 

Si certains hommes politiques comme le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, se sont félicités de la décision du Conseil d’État visant CNews, d’autres, comme Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, s’en sont inquiétés : « L’indépendance d’un média passe par sa liberté de ne pas classer un invité « non politique » dans une case « politique » pour que les critères idéologiques ne contrarient jamais les talents, ni les compétences… ». D’autres voix ont réclamé, non sans raisons, que la décision du Conseil d’État soit étendue au service public et notamment à France Inter, station de radio régulièrement accusée par la droite de propager des idées de gauche dans de nombreux domaines. 

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