L’affaire du port du voile dans les compétitions sportives sème la discorde au sein du gouvernement. La ministre des Sports, Marie Barsacq, a déclenché la tempête en mettant en garde contre les « amalgames » entre radicalisation et port de signes religieux. Une position jugée laxiste par plusieurs ténors de l’exécutif.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Gérald Darmanin, garde des Sceaux, montent au créneau pour défendre une ligne dure. Tous deux s’appuient sur la proposition de loi adoptée au Sénat, qui interdit les signes religieux ostensibles dans les compétitions sportives. Darmanin, allant jusqu’à évoquer sa possible démission, affirme qu’il « ne peut rester dans un gouvernement qui céderait sur ces questions-là ».
Face à cette cacophonie, François Bayrou a convoqué une réunion d’urgence à Matignon. Un rappel à l’ordre ferme, alors que les divisions se cristallisent entre ministres. Aurore Bergé, chargée de la lutte contre les discriminations, a tenté de réaffirmer une ligne gouvernementale unique : « pas de signe religieux ostentatoire dans le sport ».
Sous pression, Marie Barsacq a finalement rectifié sa position et assuré être sur la même ligne que l’exécutif. Mais la tension reste vive. Gérald Darmanin prévient : s’il faut « laisser Marine Le Pen seule à défendre la laïcité », il n’en sera pas. Le risque d’une crise politique ouverte plane désormais au-dessus du gouvernement Bayrou.
