Les présidents français, Emmanuel Macron, et algérien, Abdelmadjid Tebboune, ont convenu lundi 31 mars 2025 de relancer leurs relations bilatérales après plusieurs mois de tensions.
Ce réchauffement des liens a été marqué par un échange téléphonique entre les deux dirigeants le jour de l’Aïd el-Fitr. Ils ont acté la reprise immédiate de la coopération sécuritaire et migratoire, un domaine particulièrement sensible entre les deux pays.
Les discussions avaient été tendues depuis juillet 2024, après le soutien de Macron au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, une question sensible pour Alger. La situation s’était aggravée à l’automne, notamment après l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal pour des propos jugés attentatoires à l’intégrité territoriale algérienne.
Dans ce contexte, Macron a exprimé sa confiance en la clairvoyance du président Tebboune, tout en appelant à un geste de clémence envers Sansal, récemment condamné à cinq ans de prison. Les deux présidents ont souligné la nécessité d’une relation bilatérale « ambitieuse, sereine et respectueuse », et ont décidé de renforcer le dialogue sur des enjeux communs.
Les discussions ont également porté sur la question de la réadmission des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui avait envenimé les relations après un attentat à Mulhouse en février 2025. Les deux pays ont convenu de la reprise immédiate des discussions migratoires afin de résoudre cette problématique.
Pour aller plus loin, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril pour renforcer cette coopération, tandis que la coopération judiciaire sera également relancée avec la visite prochaine de Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur.