Janvier 1979 : c’est à la Guadeloupe que Valéry Giscard d’Estaing, ce président français qui entendait gouverner au centre, réunit de façon informelle le président démocrate américain, Jimmy Carter, le Premier ministre travailliste britannique James Callaghan et le chancelier social-démocrate ouest-allemand Helmut Schmidt. Les « progressistes » semblaient désormais dominaient le monde occidental. Mais la situation du Moyen-Orient inquiétait ce dernier, sur fond de crise pétrolière, de sécurité d’Israël et de crise politique en Iran.
Rejeton du Vieux Sud baptiste et démocrate
Originaire du Vieux Sud, diacre baptiste, Jimmy Carter a 52 ans lorsqu’il succède au républicain Gerald Ford. Sénateur puis gouverneur de Géorgie, il est élu sur la promesse de refermer les années Nixon, marquées par des scandales comme celui du Watergate. Dès 1978, ce pro-israélien assumé réussit le coup de force de la signature des accords de Camp David entre le président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin. A compter de 1979, le mandat présidentiel va être marqué par des crises internationales successives. Il y a d’abord celle des 52 otages en Iran (novembre 1979-janvier 1981), consécutive à l’accueil du Shah d’Iran aux USA après la chute de son régime, mais aussi les questions liées au soutien américain aux dictatures anticommunistes d’Amérique Latine qu’il remettra partiellement en cause.
Conseillé par Brzezinski
En juin 1979, Jimmy Carter signe avec Léonid Brejnev, son homologue soviétique le traité SALT II sur la limitation de la course aux armements, quelques mois avant l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS. En réaction à cette dernière, il décide du boycott des Jeux Olympiques de Moscou, décision au sujet de laquelle il n’est pas suivi par Valéry Giscard d’Estaing. Le conseiller à la sécurité nationale de Carter est alors Zbigniew Brzezinski (1928-2017), l’auteur d’origine polonaise du célèbre livre Le Grand échiquier (1997), ouvrage atlantiste très hostile aux Russes. En novembre 1980, Carter est néanmoins mis en difficulté sur la question des otages en Iran et sur la non-prolifération nucléaire. Il est donc battu par le républicain Ronald Reagan. Il faudra douze ans aux démocrates pour revenir au pouvoir.