Raphaël Glucksmann n’est autre que le fils du philosophe André Glucksmann (1937-2015) qui eut son heure de gloire dans les années 1970 et 1980. D’abord membre de l’Union des étudiants communistes, il terminera sa vie en défendant, à partir de 1977 et de la publication des Maîtres penseurs, des positions néo-conservatrices. En janvier 1977, André Glucksmann figure parmi les 69 signataires (dont Sartre, Aragon et Sollers) d’une pétition de soutien, intitulée À propos d’un procès, à trois pédo-criminels. De 2006 à 2008, André et Raphaël Glucksmann seront des contributeurs cde la revue néo-conservatrice Le Meilleur des Mondes, organe officieux des réseaux pro-américains en France.
Passé par le lycée Henri IV et Sciences Po Paris, Raphaël Glucksmann, s’intéresse très jeune à la cause ukrainienne, réalisant dès 2004 avec David Hazan sur la révolution orange, dont on savait déjà à l’époque qu’elle était financée par les États-Unis. Politiquement, Raphaël Glucksmann adhère tout d’abord en 2007 au parti libertarien Alternative libérale, fondé en 2006 par Édouard Filias, ancien militant de l’UNI sur le campus de Jussieu.
D’Ukraine en Géorgie, toujours contre les Russes
Il va rapidement entremêler son intérêt pour l’Ukraine avec celui qu’il porte à la Géorgie depuis le mois d’août 2008. En 2009, il ouvre une « Maison de l’Europe, à Tbilissi, la capitale géorgienne et épouse Eka Zgouladze, vice-ministre de l’Intérieur de Géorgie, de 2005 à 2012. De 2014 à 2016, elle sera vice-ministre de l’Intérieur en Ukraine. Glucksmann fut lui-même de 2009 à 2012 conseiller du président géorgien Mikheil Saakachvili, proche de Volodymyr Zelensky qui possède la nationalité ukrainienne. Il a fait connaissance avec Saakachvili dès 2004 à Kiev. Ce dernier est actuellement emprisonné en Géorgie où il purge une peine de huit années de prison.
Depuis 2015, revenu vivre en France, Raphaël Glucksmann partage sa vie avec la journaliste de télévision Léa Salamé. En 2018, ce nomade invétéré déclare à la chaîne franco-allemande Arte ces propos qui résument bien sa philosophie politique : « Quand je vais à New York ou à Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement, que quand je me rends en Picardie, et c’est bien ça le problème. »
Ayant évolué du centre droit au centre gauche, Raphaël Glucksmann obtient l’investiture du Parti Socialiste pour les élections européennes de 2019. Même régulièrement allié avec le PCF depuis les années 1970 et le programme commun de la gauche négocié par François Mitterrand et Georges Marchais, le PS a en effet une longue tradition atlantiste. Gluckmann n’adhère pas pour autant au PS mais prend la tête d’un petit mouvement social-libéral, Place Publique.