La France continue son opération de séduction avec l’Eurasie. Après le président ouzbek, Shavkat Mirziyoyev, reçu le 22 novembre, Emmanuel Macron accueille à Paris le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, ces mardi et mercredi. Il a, pour ce faire, décalé son arrivée à Washington où l’attend Joe Biden. Selon l’Élysée, relayé par le quotidien 20 minutes, la visite « aura un objectif très politique et stratégique ». L’objectif affiché est « de consolider notre relation, d’amplifier notre dialogue dans un contexte difficile aussi pour les pays d’Asie centrale », fait-on savoir. Le rapprochement avec le Kazakhstan ne date pas d’aujourd’hui puisqu’il existe des partenariats en vigueur depuis 2008 entre les deux pays. Mais la visite du président Tokaïev est une double aubaine pour la France : l’ancienne république soviétique est encore très proche de la Russie, ce qui constitue un canal de dialogue de choix pour Emmanuel Macron ; et son sol regorge d’hydrocarbures. Le président kazakh sort d’ailleurs tout juste d’une entrevue à Moscou avec Vladimir Poutine.
L’énergie et l’Ukraine au cœur des discussions
L’énergie et l’Ukraine au cœur des discussions
Le Kazakhstan souhaite profiter de sa position de carrefour pour devenir un acteur majeur du commerce entre l’Europe et la Chine. Relayé par France24, Michael Levystone, chercheur à IFRI (Institut français des relations internationales) et spécialiste de l’Asie centrale, abonde dans ce sens : « L’intérêt des Européens pour l’Asie centrale, ce sont les ressources énergétiques, alors que les hydrocarbures russes sont sous embargo […], et les corridors de transports entre la Chine et l’UE », explique-t-il. Et d’ajouter que « les sanctions contre l’économie russe incitent les pays d’Asie centrale à vouloir diversifier leurs partenariats sur la scène internationale ». Pour le Kazakhstan, le rapprochement avec la France est donc une grande opportunité. La guerre en Ukraine continue à rebattre les cartes des relations internationales. L’ouverture de nouveaux corridors commerciaux en est l’un des symptômes.
Mardi 22 novembre, Emmanuel Macron, recevait son homologue ouzbek, Shavkat Mirzioïev, à l’occasion du 30e anniversaire de leurs relations bilatérales. Des accords de coopération ont été signés sur de divers domaines, comme la fonction publique, la lutte contre la corruption, l’éducation, le patrimoine ou l’aviation civile. D’autres accords portaient, eux, sur l’énergie, la gestion de l’eau, les transports et le tourisme. Un peu plus tard, le président français s’est entretenu avec son homologue tadjik.