Rodrigo Duterte comparaît devant la CPI : un procès à la portée historique

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L’ex-président philippin Rodrigo Duterte se présentera ce vendredi 14 mars devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, pour répondre d’accusations de crimes contre l’humanité commis dans le cadre de sa guerre contre la drogue. Cette première audience marquera l’ouverture officielle d’un dossier hautement symbolique pour la justice internationale.

Arrêté à Manille en début de semaine, Duterte a été transféré aux Pays-Bas sous mandat de la CPI, une procédure rarissime pour un ancien chef d’État. Il devra répondre des dizaines de milliers d’exécutions extrajudiciaires présumées qui ont marqué sa présidence entre 2016 et 2022.

L’arrestation de Duterte survient dans un contexte politique explosif aux Philippines, marqué par la rupture entre la famille Duterte et le président Ferdinand Marcos Jr. Sa fille, Sara Duterte, actuelle vice-présidente, est elle-même sous la menace d’une procédure de destitution, accusée de complot contre Marcos. Elle s’est rendue aux Pays-Bas pour assister au procès de son père, dénonçant un « acharnement politique ».

Alors que ses partisans dénoncent une « persécution » orchestrée par ses adversaires, les familles des victimes espèrent enfin voir l’homme fort de Davao répondre de ses actes.

Officiellement, la guerre menée par Rodrigo Duterte contre le fléau du narcotrafic aux Philippines, véritable purge contre les trafiquants et les toxicomanes, a fait 6000 morts. L’accusation s’appuie sur des preuves documentées de meurtres systématiques orchestrés sous les ordres de Duterte, aussi bien durant son mandat présidentiel qu’en tant que maire de Davao.

La CPI, affaiblie par des critiques récurrentes et la suspension des États-Unis sous Donald Trump, joue ici une carte essentielle pour sa crédibilité. Si cette audience ne constitue que le début d’un long processus judiciaire, l’affaire Duterte pourrait marquer un tournant.

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