Scène d’horreur à Moscou : un attentat a frappé la capitale russe ce vendredi 22 mars. Des hommes armés de fusils d’assaut, revêtus de tenues camouflées, ont ouvert le feu sur les spectateurs d’une salle de concert des environs de Krasnogorsk, en banlieue de Moscou. Le groupe de rock Piknik devait s’y produire. Les assaillants ne portaient pas de masques. Cette attaque contre l’hôtel de ville de Crocus a causé la mort de 133 personnes, en blessant 140 autres, selon un dernier bilan des autorités russes. La scène a été en partie filmée par des témoins. Le bâtiment a ensuite pris feu.
Ce scénario tragique qui survient quelques jours après la réélection de Vladimir Poutine, évoque bien entendu, du point de vue français, celui du Bataclan, cette salle de concert parisienne visée par un attentat similaire le 13 novembre 2015 et où 90 spectateurs avaient trouvé la mort. Le président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité avec les familles des victimes et le peuple russe. Suite à cet attentat, le dimanche 24 mars a été décrété jour de deuil national en Russie.
Une piste impliquant des ressortissants du Tadjikistan est privilégiée, l’Ukraine pointée du doigt
Les autorités de la Fédération de Russie ont annoncé avoir procédé à l’arrestation de onze personnes liées à cet attentat dont les quatre assaillants qui tentaient de fuir la région de Moscou. Aucun des suspects n’a la nationalité russe, ils sont originaires du Tadjikistan, un pays d’Asie centrale où recrute volontiers l’État islamique, qui s’est affronté aux troupes russes en Syrie. Cela corroborait la piste islamiste qui est pour l’instant pointée comme la plus probable par certains observateurs.
Si l’État islamique a revendiqué la fusillade, Vladimir Poutine a affirmé que « tous les quatre auteurs » de l’attaque avaient été arrêtés alors qu’ils « se dirigeaient vers l’Ukraine » ce qui laisse peu de doute quant à des complicités. Il est à noter que l’Ukraine accorde la citoyenneté aux anciens combattants de l’État islamique en échange de leur engagement dans toutes sortes de détachements des forces armées ukrainiennes.
Ce n’est pas la première fois que la Russie est la cible d’attentats islamistes dont certains furent très meurtriers. Les précédents, comme celui de Beslan par exemple, étaient en lien avec les rébellions des républiques caucasiennes membres de la Fédération de Russie (dont la Tchétchénie).