Sanctions : comment la Russie les a contournées

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Ce n’est ni la Pravda ni le compte X d’un blogger pro-russe qui l’affirme mais le journal Le Monde. On y apprend que l’économie russe n’est pas « à genoux » comme le prédisait notre ex-ministre de l’économie Bruno Le Maire, mais qu’au contraire, après trois ans de sanctions occidentales comme jamais un pays ne s’était vu ciblé, « la Russie s’est non seulement adaptée, mais elle est devenue le centre d’une économie mondiale parallèle ».

Bref, Moscou a su parfaitement contourner lesdites sanctions, réussissant à construire une « nouvelle architecture financière ». Ainsi, 80% des transactions effectuées par les Russes échappent à tout contrôle exercé par l’Occident. Elles se font en roubles ou dans les monnaies des pays tiers, via des mécanismes financiers inédits et très peu visibles.

On compte ainsi des systèmes de paiement alternatifs en particulier avec la Chine, la Turquie mais aussi Dubaï. Moscou, Istanbul, Dubaï, Pékin, voici le nouvel axe de développement et de croissance de l’économie russe. Sans oublier les crypto-monnaies.

Ce qui surprend pour un système qu’on a souvent tendance à regarder comme un avatar de l’ancien monde soviétique, c’est la vélocité et l’adaptabilité de ses acteurs. Déjà, à l’époque où la société russe « Gamaleïa » avait conçu le premier vaccin contre le Covid-19, baptisé « Spoutnik », en me rendant à Moscou, j’avais été surpris par les financiers derrière le projet. La plupart parlait anglais sans accent, ayant étudié aux États-Unis. Dans leurs tenues, il était difficile de voir la différence entre eux et les lobbyistes travaillant sur K Street à Washington. La structure financière du vaccin Spoutnik n’était donc pas assurée une myriade de professeurs en blouses blanches travaillant dans des labos vétustes, mais par le Russian Direct Investment Fund (RDIF), un fonds souverain créé par le gouvernement de la fédération de Russie en juin 2011 et qui investit dans des secteurs clef de l’économie russe qui connaissent une forte croissance. Les Russes aujourd’hui n’ont donc plus rien à envier aux financiers de Wall Street.

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