Après la prise d’Alep par les djihadistes, Régis Le Sommier revient sur les raisons de cette chute.
Le 22 décembre 2016 avait marqué la fin de la présence des rebelles djihadistes syriens à Alep. Quatre années de combat venaient de détruire un tiers de la plus grande ville de Syrie, une mégapole deux fois grande comme Paris et la plus vieille cité au monde, occupée sans discontinu par l’hommes depuis 12 000 ans. En quittant la ville, les groupes rebelles armés se sont alors regroupés dans la province d’Idlib, la dernière sous leur contrôle où leur chef, Abou Mohamed al-Jolani a établi un califat comme autrefois Daech à Raqqa. Une paix précaire s’installait à Alep. Elle a duré huit ans car, reprenant exactement le chemin inverse, et au bout d’une offensive éclair de trois jours, les mêmes groupes djihadistes ont reconquis la ville la semaine dernière.