77% des produits étudiés contiennent au moins un ingrédient sucrant parmi lesquels : le saccharose, le dextrose ou encore le sirop de fructose-lactose. Tous les produits sont concernés : autant les sucrés que les salés. Virginie Pépin, diététicienne-nutritionniste et professeur de yoga traditionnel, nous explique les possibles dangers liés au sucre.

Tout d’abord, il y a un risque d’addiction au sucre parce que le sucre appelle le sucre. Tout le monde n’est pas concerné par ce risque car l’addiction dépend de nombreux facteurs comme le métabolisme. Quelqu’un peut manger beaucoup de sucre au quotidien et ne pas développer d’addiction contrairement à d’autres. L’excès de sucre peut déclencher certaines maladies. On retrouve la maladie de NASH [appelée maladie du foie gras, elle est due à l’accumulation de graisse dans le foie liés à de mauvaises habitudes alimentaires, ndlr] qui progresse actuellement en France. Il y a également le diabète de type 2, l’obésité et le surpoids. Le sucre a pour conséquence d’augmenter l’appétit, ce qui peut conduire à une hyperphagie, c’est-à-dire qu’on mange plus que ses besoins. 

Le nerf de la guerre, c’est l’économie. Les fabricants mettent du sucre parce que ça donne du goût, ça donne envie de manger mais pas que. Leur principale préoccupation, surtout pour les grands industriels, c’est l’argent. En se basant sur ce principe, ils dépensent le moins d’argent possible pour fabriquer un produit alimentaire et faire en sorte qu’il se vende énormément. Donc, ils ont tout intérêt à créer de l’addiction chez les consommateurs en ajoutant du sucre. L’exemple particulier, c’est les sodas. Ils sont très sucrés. Les fabricants ne sont plus dans une optique de santé ou d’alimentation, mais de produire n’importe quoi pour augmenter leur chiffre d’affaires. Pour le consommateur, il n’y a aucun intérêt de trouver du sucre dans son jambon, c’est une arnaque. Par contre, je ne suis pas contre l’incorporation de sucre dans certains produits qui proviennent de cultures différentes. Je pense aux plats asiatiques, je trouve ça très bien de mélanger du sucré et du salé, cette combinaison contribue à l’éveil gustatif. Ici, il y a un intérêt. Dans le jambon, non.

Il n’y en a pas un plus néfaste que l’autre parce que l’impact de ces aliments sur les personnes va dépendre de leur métabolisme. Le souci avec le sel, comme le sucre : le sel appelle le sel. Les personnes qui salent leur plat, au bout d’un certain temps, ne sentiront même plus le sel donc ils vont en rajouter toujours plus. Plus la personne commence tôt à manger salé, plus en vieillissant, elle va consommer du sel. Le problème, c’est toujours l’excès. Néanmoins, pour les personnes qui ont peu d’appétit, le sel se révèle être une vertu. Il va permettre de redonner de l’appétit. Le sucre, lui, peut modifier les comportements qui vont conduire à l’excès. A choisir entre les deux, je ne choisis rien.