Tunisie : le parti Ennahdha dans la tourmente judiciaire pour l’envoi de jeunes au djihad

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En Tunisie, la justice examine l’un des dossiers les plus sensibles de la dernière décennie : celui de l’envoi de jeunes Tunisiens sur les théâtres de guerre en Syrie et en Irak entre 2011 et 2014. La deuxième audience s’est tenue mardi 25 mars à Tunis. Parmi les principaux accusés figure Ali Larayedh, ancien ministre de l’Intérieur, ex-chef du gouvernement et actuel secrétaire général du parti islamiste Ennahdha.

Derrière ce procès, c’est toute la responsabilité politique d’Ennahdha durant ses années au pouvoir qui est questionnée. Ali Larayedh, emprisonné depuis trois ans dans cette affaire, a comparu par visioconférence, aux côtés de sept autres accusés. Parmi eux figurent également trois figures salafistes proches d’Ansar Al Charia, organisation radicale ayant joué un rôle central dans la radicalisation de nombreux jeunes Tunisiens.

L’ancien Premier ministre est poursuivi sur la base de la loi antiterroriste pour avoir, selon l’accusation, facilité voire couvert les départs de centaines de jeunes vers les rangs de l’État islamique. Pour ses avocats, cette procédure repose sur des fondements fragiles. Ils dénoncent l’absence de preuves tangibles et estiment que le tribunal ne saurait juger la « performance » d’un ministre sans démonstration matérielle de sa complicité.

Lors de l’audience, les avocats de la défense ont protesté contre le manque d’accès au dossier, forçant le juge à reporter la suite des débats. Ce procès, très suivi en Tunisie, ravive les mémoires douloureuses d’une époque où le pays était l’un des principaux pourvoyeurs de combattants étrangers au Moyen-Orient.

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