Un avion de chasse russe SU-35 a frôlé à plusieurs reprises un drone Reaper français en mission de surveillance au-dessus de la Méditerranée orientale. L’incident, qui s’est produit le 3 mars dans l’espace aérien international, a été dénoncé par le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, qui a qualifié cette manœuvre d’« intentionnelle, non-professionnelle et agressive ». Ce nouvel épisode marque une montée des tensions entre la France et la Russie, alors que le conflit en Ukraine continue d’alimenter les rivalités géopolitiques.
Sébastien Lecornu a publié sur son compte X une vidéo de l’incident montrant le chasseur russe s’approcher à très grande proximité du drone français à trois reprises, risquant ainsi de provoquer une perte de contrôle de l’appareil. « Ces manœuvres ont clairement pour but de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces internationaux », a dénoncé le ministre. Il a assuré que la France continuerait à défendre « la liberté de navigation dans les espaces aériens et maritimes internationaux ».

L’armée française dispose d’une flotte d’une douzaine de drones Reaper, utilisés principalement pour la surveillance et le renseignement. Conçus par l’entreprise américaine General Atomics, ces engins sont parfois armés, bien que ce drone précis ait été utilisé uniquement pour des missions de reconnaissance au moment de l’incident.
Le rapprochement de l’avion russe aurait pu avoir de graves conséquences. En 2023, un incident similaire avait conduit à la destruction d’un drone américain au-dessus de la mer Noire après une interception agressive de chasseurs russes. Si l’accrochage de ce dimanche n’a pas entraîné de dommages matériels, il illustre néanmoins le climat de plus en plus tendu entre Moscou et les forces occidentales opérant dans la région.
Ce nouvel incident aérien survient alors que plusieurs chefs d’État et responsables internationaux étaient réunis à Londres le même jour pour un sommet consacré au soutien à l’Ukraine. Ce timing interroge certains analystes, qui y voient une tentative de Moscou d’envoyer un signal d’intimidation aux pays occidentaux engagés dans l’aide militaire et logistique à Kiev.
Les interactions risquées entre forces russes et occidentales se multiplient dans plusieurs zones stratégiques. En Méditerranée, où la Russie maintient une présence militaire importante, des accrochages réguliers ont été signalés entre avions de chasse, drones et navires de surveillance. L’espace aérien international autour de la Syrie, où Moscou soutient activement le régime de Bachar al-Assad, est également un théâtre d’opérations où des tensions similaires se manifestent fréquemment.
Si Moscou n’a pas encore réagi officiellement à cette dénonciation française, cet épisode s’inscrit dans une série d’incidents aériens qui illustrent le climat de défiance entre la Russie et l’OTAN. Reste à voir si cette provocation entraînera une réponse diplomatique de Paris ou une coordination accrue avec ses alliés pour surveiller de plus près les activités russes dans la région.