Économie

Trois questions à Christian Eckert : « Le gouvernement s’est trompé de 15 milliards d’euros sur le déficit public »

Qu’est-ce que le déficit public ?

C’est la différence entre les recettes de l’État et ses dépenses pour faire fonctionner les services publics en général. Le déficit public signifie donc que l’État encaisse moins d’argent que ce qu’il dépense. On peut le calculer en milliards. En France, on est à 150 milliards d’euros, ce qui est beaucoup. On peut aussi l’exprimer en pourcentage de la richesse de la France, soit le PIB.

Comment la France est-elle arrivée à un déficit public de 5,5 % du PIB ? Comment le
gouvernement a-t-il pu se tromper sur ses prévisions ?

Le budget de la France est en déficit depuis plus de 20 ans. Cette année, c’est plus
surprenant, parce que le déficit est beaucoup plus important que prévu. On s’est trompé de 15 milliards d’euros. Cette situation a pu se produire, car le gouvernement a prévu des recettes fiscales plus importantes que la réalité. Par exemple, s’il prédisait de percevoir 50 milliards d’euros d’impôt sur le revenu et finalement ils n’en ont prélevé que 48 milliards, alors les recettes liées à cet impôt sont moindres par rapport à l’estimation. Dans ce cas-ci, il y a eu une surestimation des recettes, ce qui entraîne un budget voté en inadéquation avec le déficit public. Si on avait annoncé au Parlement un déficit plus important que celui annoncé [4,9 % du PIB, NDLR], il aurait sûrement voté des mesures pour freiner les dépenses ou augmenter les recettes.

Quelles solutions le gouvernement peut-il envisager pour diminuer le déficit public ?

Pour réduire le déficit public, il y a deux leviers. L’un est de diminuer les dépenses. Cette baisse peut porter sur tous les secteurs. Par exemple, on va moins rembourser les médicaments, on va faire payer l’école, diminuer les retraites. Des décisions comme celles-ci pourraient être prises. Ou l’autre solution reste d’augmenter les recettes : une hausse de la TVA, des impôts, des taxes. Ce sont des choix politiques qu’il faudra peut-être faire plus tard si on continue d’avoir un déficit public aussi important.

Laura Renoncourt

Soutenez un média 100% indépendant

Pour découvrir la suite, souscrivez à notre offre de pré-abonnement

Participez à l'essor d'un média 100% indépendant
Accédez à tous nos contenus sur le site, l'application mobile et la plateforme vidéo
Profitez de décryptages exclusifs, d'analyses rigoureuses et d'investigations étayées

Commentaires

philippe paternot

Il y a 1 mois

Signaler

1

se tromper de 15 milliards d'euros!!! une paille pour bruno le maire qui, ministre de l'agriculture ne savait pas combien de m2 il y avait dans un hectare

bruno lehir

Il y a 1 mois

Signaler

1

Merci à tous ces politicards : grace à vous tous, on va devoir encore payer ! dehors et FREXIT

À lire

Raphaël Glucksmann, néoconservateur de choc

Alors que sa liste est annoncée à 14,5 % pour les élections européennes, Raphaël Glucksmann est l’homme en forme actuel de la gauche. Mais qui se cache vraiment derrière l’homme tête de liste de l’alliance Parti Socialiste-Place Publique ?

Cinéma Omar Sy à Trappes : c’est Renoir qu’on assassine

La ville de Trappes (Yvelines) a décidé de rebaptiser le cinéma municipal du nom de l’acteur au prétexte qu’il soit natif de la commune. En faisant cela, le maire socialiste Ali Rabeh, proche de Benoit Hamon, et son conseil municipal remisent au placard Jean Renoir, inoubliable réalisateur de « La Grande Illusion » et de « La Règle du jeu ».

[Analyse] États-Unis : le Congrès va débloquer 61 milliards de dollars pour l’Ukraine

La Chambre des représentants des États-Unis a dégagé une majorité pour voter 61 milliards pour l’Ukraine, 13 milliards pour Israël et 8 milliards pour Taïwan. Zelensky et Netanyahu se félicitent de cette décision qui financera, non sans arrière-pensées, leurs opérations militaires mais également le complexe militaro-industriel américain.

Jeux Olympiques : une douche froide pour les hôtels parisiens

La période des Jeux Olympiques était censée être synonyme de franc succès pour les hôtels. A 120 jours de l’événement de l’année, de nombreuses chambres restent encore inoccupées pour l’occasion. Des prix exorbitants semblent freiner les clients. Les hôtels enclenchent la marche arrière et commencent à baisser leur prix.

Obus nord-coréens sur front ukrainien : le cadeau de Kim à Poutine

La grande presse l’avait évoqué, OMERTA l’a constaté, ce sont bien des obus fabriqués en Corée du Nord qui ont en partie assuré l’approvisionnement de l’artillerie russe pilonnant les troupes ukrainiennes, comme le raconte Régis Le Sommier dans le quatrième numéro de notre magazine disponible en kiosque dès le jeudi 8 février.

À Voir

Iran : retour d'expérience sur CNews de Régis Le Sommier

Débat entre Régis Le Sommier et BHL